The intermittency of turbulence in interstellar clouds: implications for the gas kinetic temperature and decoupling of heavy particles from the gas motions
E. Falgarone, J. L. Puget;
AaA, 1995, 293, 840

ABSTRACT:Two impacts of the intermittency of turbulence on the physics and chemistry of interstellar clouds are analyzed. Intermittency describes the uneven distribution in space and time of the velocity gradients, shear and vorticity of a flow, resulting in a non-Gaussian distribution of these quantities and of the kinetic energy dissipation rate. One major effect is the generation of locally very hot regions, with kinetic temperatures spanning a broad distribution up to several $10^3$ K in atomic HI clouds and sizes of the order of several 10AU. Another effect is an enhancement of the decoupling of the motions of heavy particles from the turbulent gas motions. We show that intermittency by generating very short timescales in the gas motions is most efficient at decoupling the lightest particles (heavy atoms, large molecules and very small grains) which are those which stay well coupled to the gas when a Kolmogorov spectrum is adopted for the turbulence. On tente ici d'expliquer certaines propri\'et\'es du MIS en se basant sur le principe que les conditions physiques utilis\'ees jusqu'ici sont des moyennes mais que les variations spatiales peuvent \^etre suffisamment importantes. En effet la turbulence produit des r\'egions tr\`es localis\'ees dans l'espace et le temps o\`u les d\'eriv\'ees de vitesse (et ainsi le taux de dissipation d'\'energie) sont tr\`es grandes. Contrairement aux chocs o\`u la dissipation d'\'energie augmente par une augmentation de la densit\'e, la hausse de $\epsilon$ dans les zones d'intermittence est due \`a l'augmentation de la vorticit\'e. \section{Manifestation de l'Intermittence} Dans un fluide incompressible, le taux de dissipation d'\'energie est: $$\epsilon_D = \eta/2 \sum_{i,j} (\partial_j v_i + \partial_i v_j)^2$$ o\`u $\eta=\rho \nu$ est la viscosit\'e dynamique. Ainsi $\epsilon_D$ augmente avec le cisaillement dans le champ de vitesse et est maximum dans les r\'egions de haute vorticit\'e (qui coincident avec les zones de cisaillement maximum). \cite{vincent91} ont montr\'e que le diam\`etre des tubes de vorticit\'e est de l'ordre de quelques fois l'\'echelle de dissipation: $$l_D = (\nu^3/\epsilon)^{1/4}.$$ Ici $\epsilon$ est le taux de transfert d'\'energie dans le r\'egime inertiel (constante en K41): $\epsilon = v_l^3/l$. Plusieurs simulations et exp\'eriences ont montr\'e que les tubes de vorticit\'e sont associ\'es aux zones de dissipation et que ces filaments ont des temps de vie de l'ordre de plusieurs temps de retournement. {\bf De plus, les simulations de turbulence compressible de \cite{porter94} ont montr\'e que le champ de vitesse est domin\'e par la partie solenoidale de la vitesse (en opposition \`a la composante compressible) indiquant que le spectre de puissance suit un spectre de puissance \`a la K41. En effet \cite{porter94} montre que les chocs transferent rapidement plus de 90\% de l'\'energie cin\'etique dans les modes non-compressibles}. Ils utilisent les donn\'ees exp\'erimentales de Gagne (1987); les quantit\'es mesur\'ees sont les PDFs des incr\'ements de vitesse: $\Delta v_l = v(x) - v(x+l)$. \cite{falgarone95} montrent les PDFs des incr\'ements de vitesse $\delta v_l$, les PDFs de $\delta v_l^2/l^2$ (qui donne une estimation de l'acc\'el\'eration de l'\'ecoulement entre les 2 points) et les PDFs de $(\delta v_l/l)^2$ (qui est une approximation du taux de dissipation d'\'energie). On montre ainsi que la dissipation d'\'energie est maximum pour les s\'eparation proches de l'\'echelle de dissipation. De plus, on montre que les acc\'el\'eration maximum sont d\'ej\`a obtenues pour des s\'eparation de l'ordre de $50l_D$. {\bf La turbulence dans le MIS est plus complexe \`a cause de la pr\'esence du $\vec{B}$ et d'une possible \'equation d'\'etat complexe et non-uniforme qui pourrait augmenter les contrastes en densit\'e g\'en\'erer par la turbulence}. En supposant que la viscosit\'e dynamique est domin\'ee par les collisions H-H, ils calculent la taille de l'\'echelle de dissipation. Tout d'abord ils se basent sur \cite{joncas92} pour d\'eterminer $\epsilon$. La dispersion de vitesse des filaments de taille 1 pc est de l'ordre de 3-4 km/s donc: $\epsilon=v^3_l/l = 10^{-2}$ erg g$^{-1}$ s$^{-1}$ et l'\'echelle de dissipation est $l_d \sim$ 10 AU (pour $n_H = 100 cm^{-3}$ et $T_k = 30$ K). \section{Temp\'erature cin\'etique des zones de dissipation} Pour pouvoir utiliser les r\'esultats exp\'erimentaux de Gagne (1987) ils les ont remis \`a l'\'echelle du MIS en utilisant $l_D$ (et un $v_D$ \'egalement) calcul\'e pr\'ec\'edemment. En supposant que $\epsilon_l = \eta(\delta v_l/l)^2$, ils utilisent les PDFs exp\'erimentales pour d\'eterminer le taux de chauffage en fonction de $l$: $$\Gamma(l) = 3.8 \times 10^{-26} n_H(l/l_D)^{-4/3}(\delta v_l/\sigma)^2 \mbox{erg cm$^{-3}$ s$^{-1}$}.$$ La dissipation d'\'energie est plus importante aux petites \'echelles !! Le temps de vie des tubes de vorticit\'e est estim\'e \`a un temps de retournement ou \`a peu pr\`es 1 million d'ann\'ees. Ce temps est tr\`es inf\'erieur au temps de refroidissement alors il peut s'installer un \'equilibre entre le chauffage et le refroidissement. La temp\'erature d'\'equilibre d\'epend de la densit\'e (\`a cause du refroidissement) et de l'\'echelle (\`a cause de $\epsilon_l$). En fait la temp\'erature du gaz suit une PDFs qui est \'egalement conduite par les gradients de vitesse; la temp\'erature diminue avec $l$ (normla vu que le chauffage diminu avec $l$). Des temp\'eratures jusqu'\`a $T_k=10^4$ K sont trouv\'ees. En fait, dans les zones de dissipation, l'\'energie thermique est sup\'erieure \`a l'\'energie cin\'etique associ\'ee au mouvement qui l'ont g\'en\'er\'ee. \section{D\'ecouplage des particules lourdes et du gaz} Pas clair. Lire \cite{voelk80} avant. \section{WIM ?} \cite{heiles89} affirme que les ailes des spectres HI sont la signature d'une phase neutre chaude (quelques $10^3$ K) et diffuse. Ici on affirme que la structure en filaments et ces \'elargissement de raies sont des repr\'esentations du fait que le MIS est domin\'e dans sa structure par des tubes de vorticit\'e \`a 1000 K qui ne sont pas r\'esolus. Dans ce sc\'enario, le WIM n'est pas une enveloppe chaude autour des nuages HI froid mais plutot une s\'erie de filaments tr\`es fins.
KEYWORDS: turbulence, ism: general, ism: clouds, ism: kinematics and dynamics, ism: molecules, ism: dust, extinction
PERSOKEY:turbulence, dust, size distribution, ,
CODE: falgarone95